Rien n'est impossible, pour Cindy Sauvage. Cette habitante d'Harchies, mère de famille, est "cake designer". Formée à la décoration et l'histoire de l'art, elle s'est découvert une passion pour la pâtisserie "haute couture" il y a deux ans à peine. Depuis, elle enchaîne les formations, les concours, et collectionne les médailles!
"Ne faites pas attention, il y a du désordre! Je n'ai pas le temps de ranger, depuis Birmingham..." C'est là que se déroulait le championnat international de cake designers. Cindy Sauvage y a décroché plusieurs récompenses. "Une médaille d'or!", dans la catégorie "Occasion spéciale", mais aussi l'argent et le bronze pour d'autres créations...Waouw. Elle "envoie du lourd", Cindy. Cette passion pour le "cake design" est pourtant toute récente. "Ca m'a pris comme une gangrène! Une envie de créer, au saut du lit, et ne plus arrêter, jusqu'au coucher". Elle entame le travail à 4h20 le matin, s'accorde des pauses pour conduire les enfants à l'école, aller les rechercher. "Le reste du temps: dans mon atelier, 7 jours sur 7".
Un atelier bien équipé. "Sur ces étagères, j'ai environ 900 moules. Comptez 25 euros pour un moule de bonne qualité...Ca coûte une fortune!" Elle pioche dans ses grandes boîtes, sort un moule en forme de touffe d'herbe, un autre permettra de réaliser un "imprimé tricot". Là encore, ce sont les logos Disney, Dior, Chanel..."Attention,il faut acheter la licence! Donc avoir le moule officiel! Sinon vous risquez des problèmes en reproduisant ce type de logo...". Dans sa "boîte à outils", Cindy possède...une brosse à brushing. Euh??? "Regardez, le prix est encore dessus, elle ne sort pas de l'atelier! ce n'est pas pour se coiffer, mais pour réaliser les impressions "poils", sur les cakes en forme d'ours par exemple". Et la collection de scalpels? "Pour découper du plastique, de façon très précise". Cindy réalise des pochoirs, utilise les impressions stencil. Prochain "chantier"? "La tête de Claude François! C'est une commande. Un gâteau pour 70 personnes!" Notre cake designer a déjà travaillé de nombreuses heures. Le micro est parfait, la boule à facettes toute brillante. Le disque "Podium" aussi. D'autres commandes attendent le livreur, comme ce gâteau sur le thème de la jungle. Chaque fois, c'est du sur-mesure. Quand la cliente décrète qu'elle ne veut pas de vert ni de brun...il faut se débrouiller. Ce sera donc Baloo, l'ours du livre de la jungle, juché sur un gâteau rose et gris.
La pièce dont elle est la plus fière? "Sans doute une de mes toutes premières. Une robe de mariée, pour une cliente qui tient une boulangerie. Et comme elle se mariait, elle ne pouvait pas réaliser son gâteau. J'avais encore peu d'expérience. Après l'avoir fini, je me suis dit que je pouvais m'attaquer à n'importe quel type de gâteau, si j'avais su réussir cette fameuse robe!"
En matière de "cake design", il existe plusieurs "courants", plusieurs "spécialités". Dans lesquelles des nationalités excellent. Cindy tient à son profil "généraliste", capable de travailler le sucre tiré, tout comme le chocolat. Monter un gâteau de deux mètres, ou façonner une guitare en pâte à sucre. "Je fais beaucoup de formations. A Marseille, par exemple, en Italie...J'invite des copines à l'atelier, pour qu'on se perfectionne ensemble". Ce week-end, une "star du cake design" est présente. Elle s'appelle Natalia et vient de traverser l'Atlantique. "Je viens d'Uruguay. Cela fait 25 ans que je fais ça, le cake design est travaillé depuis longtemps chez nous". Ce qu'elle réussit le mieux? "Les tower cakes et les gravity cakes". Traduction: les assemblages de gâteau, très hauts, en forme de tour. Et les cakes à l'allure un peu magique, comme suspendus dans les airs.
Ce samedi, c'est une cigogne qui plane, au-dessus d'un nuage. Les bébés censés voyager dans son bec sont particulièrement difficiles à façonner. "J'ai un problème, j'ai les mains chaudes", nous explique Aurore. Elle est venue prendre des conseils pour réaliser le prochain gâteau d'anniversaire de sa fille. "Elle m'a demandé un tower cake. Chaque année, les demandes sont différentes, les enfants veulent des gâteaux toujours plus impressionnants, plus originaux". Pour Natalia, le public a changé. Les amateurs de gâteaux voient de très belles réalisations à la tv, "lors des reality shows culinaires", et demandent la même chose, pour un anniversaire, une grande occasion. "On est à mi-chemin entre la pâtisserie et l'art. Il faut que ce soit beau et bon!". Les budgets sont différents également. "Tout dépend du temps que l'on passe sur une pièce. Je ne donne jamais un prix "à la personne", c'est un prix par gâteau", explique Cindy. L'une de ses créations, au concours de Birmingham, a réclamé 180 heures de travail. C'était une robe en chocolat. Médaille de bronze. Sa plus grande création mesurait..."2 mètres 30".